Les Amis de Sainte Hildegarde Fondatrice de monastères, naturaliste, musicienne et visionnaire

12-Neuvaine+la louange

 

Neuvaine

Nous proposons une neuvaine de prière du 7 au 15 août,

fête de l'Assomption de la Vierge.

La Vierge qui trésaille d'allégresse est un modèle de louange.

Sainte Hildegarde insiste constament sur la louange que nous devons exprimer.

Elle a écrit de magnifiques prières comme la suivante proposée pour la neuvaine.

 

De sancta Maria

 

Je te salue, Marie,

Fomentant la vie

Rebâtissant le salut !

Tu as confondu la mort,

Broyé le serpent

Devant lequel Eve s’est dressée

Tête levée

Dans le souffle de l’orgueil.

Tu l’as écrasé

En engendrant du ciel

Le Fils de Dieu,

Qu’a inspiré

L’Esprit de Dieu.

Ô très douce douceur,

Mère d’amour aimant, salut à toi !

Ton Fils envoyé du ciel,

Tu l’as mis

Au monde.

Qu’a inspiré l’Esprit de Dieu.

Gloire au père et au Fils et au Saint-Esprit.

Qu’a inspiré

L’Esprit de Dieu.

 

Hildegarde de Bingen, la symphonie des harmonies célestes, Grenoble,

Jérôme Million, 2003, page.65.

Session sainte Hildegarde au foyer de charité de Baye

 

Nous attirons votre attention sur la prochaine session Hildegarde, au foyer de charité de Baye du 17 octobre 2017 au 22 octobre 2017.

"L'unité de la personne dans la création" est le thème de cette session.

Les conférences aborderont l'unité de la personne humaine sur tous les plans de son être spirituel, psychique et physique. L'homme est uni dans son âme et dans son corps s'il trouve l'unité avec son Créateur et la création.

Le programme de la session figure sur notre site http://www.lesamisdesaintehildegarde.org/ 

Mg Hervé Gosselin, évêque d'Angoulème et Dr louis Van Hecken nous feront l'honneur d'y participer.

Le foyer de charité offre un cadre de repos et de prière très ressourçant. Les repas sont faits "maison" selon les principes de l'alimentation hildegardienne.

Nous vous attendons nombreux !

 

La Louange

 

                     D'après les écrits de sainte Hildegarde, on peut dégager trois piliers majeurs nécessaires à notre santé. Le premier des piliers concerne notre relation spirituelle avec le créateur : la louange. La louange est le principe et le but de cette relation. Les deux autres piliers nécessaires à notre santé, sont l'hygiène de vie et l'alimentation. Sur ces piliers se greffent les conseils de détoxination et les remèdes à base de produits naturels.

Il est utile de méditer sur ce qu'est la louange : il faut éviter de s'enfermer dans des clichés que ce mot peut évoquer. La louange suppose un état d'équilibre et de juste mesure. L'excitation des sens, des passions, un rythme musical désordonné vont contre les règles de l'harmonie physiologique.

Des sons ne comprenant que des notes basses ou bien que des notes aigües, des sons dépassant la mesure sonore, ne portent pas à la louange. Sainte Hildegarde a composé des pièces de musique qui sont un bel exemple d'une composition équilibrée, pleine d'énergie et de beauté. Prenons conscience qu'il est très difficile de chanter les chants composés par sainte Hildegarde car nos appareils auditifs et corporels ne cessent de se dégrader à cause du manque de silence de notre environement, des solicitations permanentes de nos sens, du stress.

La louange est naturelle, elle jaillit des profondeurs du silence. Laissons la monter en nous, laissons de la place pour que s’exprime l’Esprit Saint. Cessons de ruminer car ceci fait taire la louange ! De ce mouvement de vie qu'est la louange découlera notre relation à Dieu et au prochain. « Jésus, exultant de joie sous l’action de l’Esprit Saint, dit : «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »[1]

La louange est l’expression de la joie. L’homme est tombé dans les ténèbres, depuis qu’il s'est exilé de la douce et pure pensée de communion qu’il entretenait avec son Créateur, et qui le plongeait dans un état de béatitude faisant jaillir une louange spontanée. Depuis que l'Homme a cessé d'accorder sa volonté à celle de son Créateur, il est habité par la tristesse, la colère et toutes sortes d’angoisses du corps envahissantes et perturbantes. Sa manière de penser a été changée, son métabolisme s'est modifié. Dans le texte de la Genèse, il est dit d'Adam et Eve, qu'ils ressentent de la honte et qu'ils se voient nus. Nus, ils l'étaient. C'est leur perception de ce qu'ils sont, leurs passions et leur culpabilité, la honte, qui se sont modifiées.

« Les humains sont arrivés à dompter et à domestiquer toutes les espèces de bêtes et d'oiseaux, de reptiles et de poissons; mais la langue, aucun homme n'est arrivé à la dompter, vraie peste toujours en mouvement, remplie d'un venin mortel.
Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, eux qui ont été créés à l'image de Dieu. Bénédiction et malédiction sortent de la même bouche. Mes frères, il ne doit pas en être ainsi. »[2]

Dans une lettre aux prélats de Mayence, sainte Hildegarde explique ce qu’elle ressent depuis qu’elle a reçu avec ses sœurs, l’interdiction de chanter les offices et de communier au Corps du Christ. Elle expose ce qu’est véritablement la louange. Voici quelques extraits de la lettre de sainte Hildegarde aux prélats de Mayence pour qu'ils lèvent cette interdiction injuste :

« J’ai vu aussi quelque chose sur le fait qu’en vous obéissant, nous avons célébré jusqu’à présent le divin office sans le chanter et en nous contentant seulement de le lire à voix basse, et j’ai entendu une voix émanant de la Lumière Vivante. Elle parlait des diverses formes de louanges à propos desquelles David écrit dans les Psaumes : Louez-le au son de la trompette, louez-le avec l’instrument à dix cordes et avec la cithare, etc., jusqu’à ce "Que tout ce qui respire loue le Seigneur !"»[3] Ces paroles nous enseignent à aller à l’intérieur par l’extérieur et nous indiquent comment, à l’image de ces instruments matériels et de leurs diverses qualités, nous devons orienter tous les devoirs de notre homme intérieur vers la louange du Créateur et lui donner une expression. Si nous les étudions avec attention, nous nous rappelons combien l’homme a besoin de la voix de l’Esprit de vie qu’Adam a perdu en désobéissant. Lorsqu’il était encore innocent avant la faute, sa voix s’unissait pleinement au chœur des Anges pour louer Dieu : car les anges possèdent cette voix par leur nature spirituelle […] Adam s’est fermé à cette connaissance qu’il possédait avant le péché, comme un homme qui en s’éveillant ne se souvient pas ou n’est plus très sûr de ce qu’il a vu en songe.[…] Les saints prophètes, instruits par ce même esprit qu’il avaient reçu, ne se sont pas contentés de composer des psaumes et des cantiques qu’ils chantaient pour attiser leur foi. Ils ont aussi fabriqué à cette fin les divers instruments de musique et leurs multiples sonorités. Ainsi, comme nous l’avons dit plus haut, les auditeurs, instruits et éduqués par des procédés extérieurs, par l’aspect et les qualités de chaque instrument autant que par le sens des paroles qui sont dites sur la musique, reçoivent un enseignement intérieur.

« Imitant les saints prophètes, sages et savants ont inventé, grâce à leur savoir-faire humain, de nombreux instruments pour que la joie de leur âme puisse chanter. Leurs chants s’adaptaient aux flexions de leurs doigts pour qu’ils se rappellent qu’Adam avait été façonné par le doigt de Dieu, le Saint-Esprit. […]

« Le diable mit-il toute sa malice, a sans cesse imaginer et inventer des stratagèmes de toutes sortes pour continuellement perturber et troubler la révélation, la beauté et la douceur de la louange divine et des cantiques spirituels. […]

« Le corps est le vêtement de l’âme et la voix de l’âme est vie : il faut donc que le corps avec l’âme chante de vive voix les louanges de Dieu. C’est aussi pour cela que l’esprit prophétique nous ordonne, par métaphore, de louer Dieu sur les cymbales sonores, sur les cymbales retentissantes ainsi que sur les autres instruments qu’ont fabriqués les hommes sages et avisés : car tous les arts qui tendent à fabriquer des choses utiles et nécessaires à l’homme ont été imaginés par l’esprit que Dieu a envoyé dans le corps des hommes. C’est pourquoi il est juste que Dieu soit loué en toutes choses.

« Puisqu’à l’audition de quelques cantiques, l’homme soupire souvent et gémit au souvenir de l’harmonie céleste, le prophète, connaissant toute la profondeur de la nature spirituelle et sachant que l’âme est musique par essence, nous exhorte dans son psaume à confesser Dieu sur la cithare et à psalmodier sur la harpe à dix cordes[4] ; Les sons de la cithares plus graves, nous incitent à l’ascèse corporelle ; les sons de la harpe qui viennent de plus haut nous incitent à élever notre esprit ; les dix cordes nous incitent à respecter pleinement la loi... »[5]

Dr Marie-Cécile Fonlupt


[1] Lc 10, 21-24, Mt 11, 25-27

[2] Lettre de saint Jacques 3, 1-10

[3] Psaumes, 150, 3-6

[4] Psaume 32, 2 ; 91, 4.

[5] Hildegarde de Bingen, Lettres, Lettre aux prélats de Mayence, Grenoble, Jérôme MILLION, 2007, p. 239,240,241,242,243,244,245,246.

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